« Aujourd’hui et grâce à la transmission des données par GSM, les données sont presque disponibles immédiatement (toutes les 24h) et il n’y a pas besoin de se déplacer. »
Interview de Stéphanie Mangin, CRT Centre
Eco-Compteur : Pouvez-vous nous présenter le projet « La Loire à Vélo » ?
Stéphanie Mangin : « La Loire à Vélo » est un itinéraire interrégional qui prend sa source en 1995 avec les Régions Centre et Pays de la Loire. Il s’agit de l’une des plus belles véloroutes de France, qui est reconnue au niveau européen car elle a été intégrée à l’EuroVélo 6 (surnommée « Eurovéloroute des fleuves ») qui traverse 10 pays, de la Mer Noire à l’Océan Atlantique.
L’itinéraire offre (en 2012) 800 km de « croisière en roue libre » et traverse 2 régions (Centre et Pays de la Loire), 6 départements (le Cher, le Loiret, le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique) et 6 agglomérations (Orléans, Blois, Tours, Saumur, Angers, Nantes).
D’après les estimations réalisées, l’itinéraire de « La Loire à Vélo » a attiré, en 2011, plus de 789.000 personnes (350.500 touristes et 438.800 excursionnistes). Ces personnes ont généré près de 15 819 000 € de consommation sur les territoires concernés par « La Loire à Vélo ».
Eco-Compteur : Parlez-nous de la façon dont vous gérez cet itinéraire. Quel dispositif avez-vous à votre disposition ?
Stéphanie Mangin : Notre dispositif de gestion de l’itinéraire est divisé en deux parties : une analyse permanente et quantitative de la fréquentation grâce à un parc d’Eco-Compteurs installés le long de l’itinéraire, et une analyse ponctuelle et qualitative des utilisateurs de l’itinéraire « La Loire à Vélo » à travers des enquêtes clientèles.
Nous disposons actuellement d’un parc de 10 compteurs à boucles électromagnétiques couplés à un dispositif de transmission des données par ondes GSM. Le parc a été complètement rénové en 2008 suite à l’évolution des technologies et nous sommes alors passés à la transmission par GSM.
Nous avons par ailleurs réalisé en 2006 une première enquête clientèle dans le cadre de l’intégration de « La Loire à vélo » au parcours Eurovélo 6. Il nous a ainsi été possible d’élaborer un profil des cyclistes et de définir des ratios afin de calculer les retombées économiques le long de l’itinéraire. Une deuxième enquête réalisée en 2010 – en partenariat avec la Région Pays-de-la-Loire – a permis de mettre à jour le profil des cyclistes et les ratios de calcul des retombées économiques.
Eco-Compteur : Quels ont été concrètement pour vous les bénéfices du passage au tout GSM ?
Stéphanie Mangin : Le GSM facilite la vie ! Avant de passer tous nos compteurs en transmission par GSM, il fallait une journée entière pour récupérer les données des compteurs, car ceux-ci sont répartis sur 500 km le long de la Loire. Je faisais une tournée de tous les compteurs tous les 6 mois. Ainsi, les données dont nous disposions n’étaient actualisées que tous les 6 mois et nous ne pouvions pas y avoir accès entre 2 tournées. De même, si jamais un compteur avait un problème, nous ne nous en rendions pas compte et nous avions un risque de perdre des données.
Aujourd’hui, les données sont presque disponibles immédiatement (toutes les 24h) et il n’y a pas besoin de se déplacer. On ne perd donc plus de temps pour les récupérer. Le passage au GSM nous a aussi permis d’automatiser et de rendre plus fréquente la diffusion des données, avec une synthèse qui est réalisée chaque mois. Une telle synthèse mensuelle n’aurait pas été envisageable sans le GSM.
De plus, nous disposons d’un système d’alertes efficace grâce au GSM : c’est parfait, cela permet de vérifier que tout fonctionne correctement et d’être prévenu du moindre problème (et ainsi de ne pas risquer de perdre des données).
Eco-Compteur : Une fois les données collectées, comment les utilisez-vous ?
Stéphanie Mangin : Les données de nos compteurs sont envoyées une fois par jour sur Eco-Visio, le logiciel en ligne de collecte et d’analyse des données. Nous y gérons tout ce qui concerne nos compteurs.
Ensuite, comme je l’ai dit précédemment, nous réalisons une synthèse mensuelle de la fréquentation sur l’itinéraire grâce aux analyses réalisées sur Eco-Visio. Cette synthèse est diffusée à l’ensemble des maîtres d’ouvrage de « La Loire à Vélo » en région Centre, ainsi qu’aux professionnels labellisés « Accueil Vélo » et « La Loire à Vélo », nous permettant de les tenir informés de façon régulière sur l’évolution de la fréquentation sur « La Loire à Vélo ».
En parallèle, nous réalisons tous les ans une synthèse globale des résultats des compteurs sur l’année passée, avec une analyse de la fréquentation compteur par compteur.
Nous réalisons également tous les ans une analyse des retombées économiques du projet « La Loire à Vélo ». Le calcul des retombées économiques est réalisé à partir de ratios définis lors de chaque enquête clientèles, associés aux données de fréquentation des compteurs.
Eco-Compteur : En quoi les Eco-Compteurs s’inscrivent-ils dans la politique de gestion du projet ?
Stéphanie Mangin : L’installation des premiers Eco-Compteurs en 2004 s’est faite en partenariat avec la Région Centre. Nous étions alors des précurseurs en la matière en France. Cette action de suivi de la fréquentation permet de sensibiliser les élus : ils se sont rendu compte de la fréquentation réelle et de l’importance du projet, de la visibilité qu’il apporte et de l’intérêt qu’il suscite. Ainsi les données des Eco-Compteurs constituent une aide à la décision lors des prévisions d’aménagement de l’itinéraire.
Les Eco-Compteurs sont donc un outil central dans la gestion et le développement du projet et pour la politique cyclable globale de la région : ils participent à l’ensemble de la politique cyclable et notamment à la reconnaissance de « La Loire à Vélo ».
Ainsi, les données de fréquentation obtenues grâce aux Eco-Compteurs ont permis de démontrer la viabilité du projet.
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