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13 avril 2014
Evaluer l’augmentation de la pratique du vélo en ville
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« Fiabiliser le suivi de la pratique, en passant d’une observation ponctuelle à un volume annuel, limite les incertitudes. »

Interview de Mr Marc BAIETTO, Vice-Président de Grenoble Alpes Métropole en charge des déplacements (La Lettre Eco, 2007)

La Lettre Eco : Pouvez-vous nous présenter le réseau de pistes cyclables de Grenoble-Alpes Métropole ?

M. Baietto : La communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole (400 000 habitants, 26 communes) dispose d’un réseau cyclable de 280 km de voiries aménagées pour les cycles (dans les deux sens de circulation dans la quasi-totalité des cas). Un objectif de 450 km de voiries aménagées a été fixé par le schéma directeur vélo adopté en octobre 2006. Les investissements en matière d’aménagements cyclables s’élèvent à 6 M€ en 2007, dont 1 M€ pour la construction d’une nouvelle passerelle piétons-cycles. Il faut par ailleurs noter que l’entretien de ces aménagements est à la charge des communes ou du Conseil Général de l’Isère, gestionnaires de la voirie.

La Lettre Eco : Depuis la mise en place du réseau des pistes cyclables, avez-vous pu évaluer son impact sur les comportements du public ?

M. Baietto : La mesure de l’évolution de la pratique du vélo est un sujet complexe. Ainsi, la dernière enquête ménages déplacements, effectuée pendant l’hiver 2002, a mis en avant une baisse du volume de déplacements effectués à vélo entre 1992 et 2002. A l’inverse, une campagne de comptages menée en 2005 (au printemps, un jour normal de semaine, aux heures de pointe) a conclu à une augmentation de 50% du nombre de cyclistes. La fréquentation lors d’événements visant à promouvoir l’usage du vélo est également en forte augmentation (triplement du nombre de participants à la Fête du vélo entre 2002 et 2006). Enfin, Métrovélo, service de location, de gardiennage et de marquage de vélo, a généré 60 000 journées de location de vélo en 2006. Ces résultats, qui peuvent sembler contradictoires, suscitent de nombreuses interrogations sur la pratique du vélo : quel est l’impact des saisons ? Comment la pratique évolue-t-elle en centre-ville ? En périphérie urbaine ? Quelle est progression du vélo loisirs ?

La Lettre Eco : Dans quel contexte s’inscrit la mise en place de compteurs automatiques permanents ?

M. Baietto : Compte tenu des efforts consentis par la collectivité en matière de développement des modes de déplacements alternatifs à la voiture, les élus en charge de la politique des déplacements souhaitent avoir une image précise de l’évolution du vélo, afin de mesurer l’impact des politiques conduites et d’effectuer d’éventuels ajustements. Par ailleurs, si l’enquête ménages déplacements de 2002 a conclu à une baisse de la part modale du vélo, elle a également mis en évidence de nouvelles pratiques, avec une forte augmentation du nombre de cyclistes occasionnels. Ceux-ci ont des habitudes de déplacements plus opportunistes, liées en particulier à la saison et à la météo. Il est essentiel de caractériser cette pratique par une observation fine.

La Lettre Eco : Quels sont les objectifs d’un suivi permanent et automatique ?

M. Baietto : La mise en place des compteurs automatiques dans l’agglomération vise trois objectifs :
– mieux connaître l’influence des saisons et de la météo sur la pratique dans l’agglomération grenobloise. A terme, l’accumulation de données devrait permettre de corriger les effets de saisonnalité et de météo sur des données de comptages ponctuels.
– fiabiliser le suivi de la pratique, en passant d’une observation ponctuelle (comptage sur une journée) à un volume annuel, ce qui limitera les incertitudes.
– mesurer l’impact de la politique cyclable de l’agglomération (en complément des campagnes de comptages ponctuels) en amorçant un suivi sur les heures creuses, la pratique des loisirs , les week end…

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