Comment Lyon est devenue plus respirable grâce à une stratégie vélo pilotée par la donnée ?

Les enjeux

Encore fallait-il convaincre. Les habitants, les élus et la société civile demandaient des preuves tangibles que le vélo pouvait réellement absorber une part significative des déplacements quotidiens. Sans données fiables, difficile de justifier 280 millions d’euros d’investissements, d’expliquer la réduction de la place de la voiture, ou de défendre les aménagements parfois contestés comme le tunnel de la Croix-Rousse. Comment prouver que la hausse du vélo participerait à la baisse de la pollution atmosphérique ?

Mais l’enjeu n’était pas seulement politique. Il était aussi technique : comment détecter les “points noirs” du réseau, évaluer la connectivité entre quartiers, ou comprendre pourquoi la fréquentation stagnait après une phase de croissance ? Et il était enfin budgétaire : sans courbes de trafic fiables, impossible de négocier et sécuriser les financements nécessaires pour bâtir le Réseau Express Vélo.

Ces défis se sont posés à Lyon en trois temps :

• 2009–2012 : Les premiers compteurs de cyclistes. La métropole voit l’usage du vélo croître significativement grâce à sa première flotte de vélos en libre-service Velo’v installé en 2005. Elle pose alors les fondations d’une observation continue, avec les premiers capteurs sur les axes structurants.

• 2012–2016 : Traitement des “points noirs” et continuités. Après des années de croissances continue, l’usage du vélo ralentit. La Métropole recherche des réponses. Elle se tourne vers les données de comptage vélo collectées toutes ces années. En les croisant avec d’autres, elle identifie des points noirs et des goulets d’étranglement. Elle engage ses premiers grands travaux pour résoudre ces freins : tunnels, ponts et berges sont progressivement réaménagés.

Display installé à l’entrée du tunnel vélo de la Croix-Rousse à Lyon.

• 2019–aujourd’hui : Réseau Express Vélo et développement de nouveaux services. Fortes de séries historiques et d’indicateurs consolidés, les équipes peuvent justifier un plan massif de 250 km de voies sécurisées, piloter sa mise en œuvre et expérimenter de nouveaux services vélos : flotte gratuite pour les étudiants, vélo-cargo en libre-service, Tram+Vélo...

La solution

La Métropole s’est tournée vers Eco-Compteur. Au-delà du simple comptage, l’entreprise a apporté un accompagnement complet :

• Des capteurs vélo permanents produisant des séries continues, comparables d’une année sur l’autre et corrigées des variations météo, pour suivre l’évolution réelle des usages ;
• Des outils logiciels d'analyse de données de comptage cyclistes comme Eco-Visio, associés à des intégrations ITS, donnant aux équipes la capacité de croiser les flux cyclistes avec d’autres données (pollution, congestion, météo) et de générer des rapports prêts à l’emploi ;
• Des dispositifs de communication avec le grand public comme des displays visibles et des dashboards en open data qui rendent la donnée accessible et crédible, aussi bien pour les habitants que pour les élus et la presse.

Aperçu de la page publique du Grand Lyon

Les résultats

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

• +62 % de hausse du trafic vélo sur les axes principaux entre 2019 et 2023 ;
• 18% des déplacements domicile-travail effectués à vélo chez les actifs de Lyon Villeurbanne en 2020
• 10,5 millions de locations Velo’v au cours de l’année 2022, en croissance de 16%

Voie Lyonnaise 1

• 19 596 passages en une seule journée sur la Voie Lyonnaise 1 en 2025 ;
• -17% d’émissions d’oxydes d’azote dans le centre-ville de Lyon entre 2019 et 2024

Ces résultats ont donné une légitimité durable à la politique vélo de Lyon, permis d’arbitrer les financements nécessaires et orientés les priorités d’aménagement. Ils ont aussi offert aux habitants un signe concret de changement : chaque coup de pédale compte.

"Incroyable accélération de l'usage du vélo sur la Métropole de Lyon !" - Linkedin - Juin 2025

Fabien Bagnon, Vice-Président de la Métropole de Lyon en charge de la voirie et des mobilités actives.

Les leçons

L’expérience lyonnaise montre que compter les cyclistes ne suffit pas. La valeur vient de la transformation des données de comptage en analyses, et des analyses en recommandations actionnables pour les techniciens et les élus. La donnée devient alors un véritable outil de gouvernance, capable de convaincre, d’ajuster et de communiquer.

Cette logique s’étend aussi aux espaces naturels sensibles du Grand Lyon, comme le parc de Parilly, où une étude de fréquentation a combiné comptages permanents et temporaires, extrapolés et analysés grâce à la solution VisitorFlow d’Eco-Compteur.

Au final, l’histoire lyonnaise illustre une promesse simple : avec Eco-Compteur, chaque passage enregistré devient une preuve, chaque série de données un levier d’action. C’est cette capacité à rendre visible l’invisible qui a permis à Lyon de transformer sa stratégie vélo et, demain, d’apaiser encore davantage ses espaces publics. Pour aller de la donnée de comptage cycliste à la baisse de la pollution atmosphérique, des prises de décision réfléchies et des résultats communiqués au public sont la clé.